Précisions sur l’indépendance de l’Archevêché survenue le 30 décembre 1965
Comme toutes les années depuis sa consécration en 1861, la cathédrale a célébré les 11 et 12 septembre la fête de son saint patron. Celle de cette année fut particulièrement festive car elle marquait une étape importante dans le chantier de restauration de ses flèches.
Le 11 septembre 2015, Son Éminence l’Archevêque Job de Telmessos et Son Excellence l’Eveque Jean de Charioupolis ont concélébré les Vigiles de la fête avec le clergé de la cathédrale.
Le 12 septembre 2015, l’Archevêque Job de Telmessos, l’Evêque Irénée de Rhégio (représentant Son Éminence le Métropolite Emmanuel de France) et l’Evêque Jean de Charioupolis ont concélébré la Divine Liturgie avec une dizaine de clercs et en présence de plus d’une centaine de fidèles venus pour cette occasion. Assistaient également à l’office: le Chanoine Matthieu Rougé (représentant Son Éminence l’Archevêque de Paris, le Cardinal André Vingt-Trois), Madame Jeanne d’Hautserre (Maire du 8e arrondissement de Paris), Monsieur Jean-Francois Carenco (Préfet de l’Ile-de-France), Monsieur Jean-Marc Gentil (Conseiller, représentant le Préfet de Police de Paris), Monsieur Jean-Christophe Peaucelle (Conseiller pour les Affaires religieuses au Ministère des Affaires étrangères), Monsieur Pascal Courtade (chef du bureau central des cultes au Ministère de l’intérieur), Madame Véronique Chatenay-Dolto (directrice de la Direction régionale des affaires culturelles) et Monsieur Etienne Poncelet (architecte en chef des monuments historiques).
A la petite entrée, l’Archevêque Job a octroyé au Hiéromoine Elisée (Germain), recteur de la paroisse francophone de la crypte de la cathédrale, le droit de porter l’epigonation et la croix ornée, à l’occasion du dixième anniversaire de son ordination presbytérale. Après l’anaphore (prière eucharistique), l’archevêque a ordonné diacre Serge Ciolkovitch, qui a durant de nombreuses années servi fidèlement comme hypodiacre à la cathédrale, pour l’église du Skite de Tous les Saints russes à Mourmelon. Après la communion du clergé, l’archevêque a lu les prières d’entrée dans l’église pour Maxime, le fils de Natalia Vodianova et Antoine Arnault, récemment baptisé à la cathédrale.
A la fin de la Divine Liturgie a eu lieu l’inauguration de la plaque commémorative marquant l’achèvement des travaux et qui est désormais posée dans le bulbe central de la cathédrale. A cette occasion, l’Archevêque Job a prononcé le discours suivant:
Nous célébrons la fête patronale de notre cathédrale dédiée au saint prince Alexandre de la Néva, une grande figure de l’histoire de la Russie qui a vécu au 13e et siècle qui illustre admirablement le rapport entre l’Etat et l’Eglise, entre la politique et la religion tant par sa propre vie que par son adage devenu célèbre et qui peut nous guider encore à notre époque si tourmentée par les conflits et le terrorisme: « Dieu n’est pas dans la force, mais dans la vérité »!
La fête de cette année redouble de solennité car elle marque également une étape importante dans l’achèvement de la restauration de notre cathédrale. Celle-ci a vu sa restauration intérieure tout au long des années 1980 et 1990 qui s’est achevée dans les années 2000, mais pour la première fois de ses 150 ans d’existence, elle voit enfin la restauration de ses flèches extérieures qui en avaient grandement besoin.
Chef d’œuvre de l’architecture byzantine qui a su, à Sainte-Sophie de Constantinople, combiner au 6e siècle la coupole des rotondes avec le plan rectangulaire des basiliques romaines, le dôme des églises signifie dans le langage architectural l’ouverture du ciel, et de ce fait, que Dieu en est descendu, qu’Il s’est fait chair et qu’il a habité parmi nous. Il n’est donc pas surprenant d’y voir représenté dans le programme iconographique des églises orthodoxes le Christ dit pantocrator, le Dieu tout Puissant.
De l’extérieur, les flèches de notre cathédrale nous invitent à notre tour à monter vers le ciel. Elle nous indiquent la direction du chemin que nous invite à entreprendre l’Evangile à travers notre vie terrestre qui n’est qu’une étape préparatoire à la vie à venir dans le Royaume céleste.
Le projet actuel de restauration n’aurait pu être entrepris sans l’aide et le support du Ministère de la Culture et de la Communication qui l’a financé à 40%. Je tiens ici à remercier au nom de tous la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile de France dirigée par Madame Véronique Chatenay Dolto et ses équipes, tout particulièrement Monsieur Cerclet, Madame Ferauld et Madame Delagerre. N’associe à ces remerciements Monsieur le Préfet de la Région, Monsieur Jean-Francois Carenco.
Dans le cadre du chantier lui-même, on ne saurait oublier Monsieur Étienne Poncelet, architecte en chef des monuments historiques, qui supervise fidèlement et avec compétence les travaux de restauration de notre cathédrale depuis plusieurs décennies, ainsi que toutes les entreprises intervenant dans ce chantier. Je remercie particulièrement l’établissement Loubière qui s’est occupé de la préparation de la plaque commémorative qui sera posée dans le bulbe central, à 50 mètres au dessus du sol.
Je ne voudrais pas clore ces remerciements sans oublier les élus du 8e arrondissement de Paris qui nous ont toujours soutenu, comme le souligne la présence aujourd’hui parmi nous de Madame le Maire Jeanne d’Hautserre, ainsi que les différentes administrations avec lesquelles nous sommes en contact régulier: le Ministère des Affaires étrangères et son bureau des affaires religieuses, le Ministère de l’Intérieur chargé des cultes et son bureau des cultes, ainsi que la Préfecture de Police.
A titre personnel, je voudrais remercier la présence parmi nous du représentant de l’archevêque de Paris, le Cardinal André Vingt-Trois, en la personne du Père Matthieu Rougé, curé de la paroisse voisine de Saint-Ferdinand-des-Ternes. Vous connaissez tous l’engagement de notre patriarche, Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople dans la quête de l’unité des chrétiens, ainsi que mon engagement personnel dans le mouvement œcuménique, et nous nous réjouissons tous à la fois des relations fraternelles qui se sont tissées entre nos deux paroisses, ainsi qu’entre nos deux archevêchés.
Vous savez que ce chantier représente un gros investissement pour notre paroisse. Nous avons pu l’engager grâce à la bonne santé de ses finances et surtout grâce aux dons nombreux que nous avons reçu tant des paroissiens que de personnes que nous ne connaissions pas antérieurement et qui ont voulu participer à la restauration de ce monument historique cher à tous les parisiens. Nous vous sommes reconnaissants, et le serons envers tous ceux qui voudront encore contribuer par leurs oboles à l’achèvement de ce chantier tout aussi important que nécessaire.
Ensuite, le Chanoine Matthieu Rougé a transmis les salutations de Son Eminence le Cardinal André Vingt-Trois. Puis Monsieur Jean-Marc Gentil a prononcé le discours suivant au nom du Préfet d’Ile-de-France, Monsieur Jean-Francois Carenco, qui avait dû repartir à cause d’autres obligations:
J’ai le grand honneur de m’exprimer au nom de Monsieur le Préfet de la Région Ile-de-France et de Monsieur le Préfet de Police. Je suis particulièrement heureux et fier d’être présent parmi vous aujourd’hui pour marquer une étape importante dans l’histoire de cette magnifique cathédrale Saint-Alexandre Nevsky, érigée ici au cœur de Paris il y a plus de 150 ans. Je garde le souvenir ému des célébration du 150e anniversaire où j’avais représenté Monsieur le Préfet de Police.
Je suis heureux, car en ces temps troublés par les conflits au Proche-Orient, qui conduisent de nombreux réfugiés vers l’Europe occidentale, il est opportun de rappeler que Paris a une tradition d’accueil de personnes en exil, ce qui fut le cas pour les Russes, sans limiter leur présence en France aux suites de la révolution.
Plusieurs générations de la diaspora russe ont fréquenté cette cathédrale.
Peut-être était-ce le cas de Tourgueniev, qui vécut à Bougival.
La cathédrale Saint-Alexandre Nevsky est en tout cas un témoignage vivant de la coexistence pacifique et sereine entre les cultures russe et française, tout comme, pas très loin d’ici, le pont Alexandre III célèbre une amitié entre ces deux peuples, que la Grande Guerre allait encore renforcer.
A Paris et en Ile-de-France, d’autres monuments historiques d’inspiration russe, principalement des édifices ou lieux cultuels, illustrent la force de ce lien culturel.
Je pense par exemple à l’Eglise orthodoxe Saint-Serge, rue de Crimée, aux églises seine-et-marnaises Notre-Dame-de-Toutes-les-Protections à Champagne-sur-Seine et Notre-Dame-de-Kazan à Moisenay ou encore au Cimetière russe à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Tous ces monuments s’inscrivent parfaitement dans le contexte urbain et paysager local.
Je suis fier également aujourd’hui, car l’Etat a pris toute sa place dans la préservation et la rénovation de la cathédrale Saint-Alexandre Nevsky.
S’agissant de la préservation, l’édifice a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 11 mai 1981. C’est donc le plus haut degré de protection qui a été accordé à la cathédrale depuis près de 35 ans.
S’agissant de la rénovation, de 1993 à 2004, la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France a programmé plus de 1 100 000 de subventions, ce qui a représenté un peu plus de 40% du montant total de travaux réalisés estimés à 2 720 000 .
La dernière campagne de travaux en cours de réalisation concerne la restauration des cinq flèches des clochetons, depuis 2013.
Elle a été financée également grâce au soutien de l’Etat, Ministère de la Culture et de la Communication, qui a pris en charge 1 075 000 sur un total d’environ 2 690 000 TTC, soit de nouveau plus de 40% du montant total.
En ce jour où une plaque est déposée pour saluer l’événement, qu’il me soit donc permis d’exprimer ma satisfaction auprès des services de l’Etat qui ont contribué à la préservation et à la rénovation d’un édifice qui fait partie du patrimoine de tous les Parisiens.
La plaque a été ensuite bénie par l’archevêque et fut posée dans le bulbe central le lundi 14 septembre. Une réception a suivi dans la salle paroissiale.
Le dimanche 13 septembre, l’archevêque Job de Telmessos et l’évêque Jean de Charioupolis ont concélébré la Divine Liturgie avec le clergé de la cathédrale. A la fin de la Divine Liturgie a été célébré, comme chaque année, un Office d’intercession (Moleben) au saint Prince Alexandre de la Néva, auquel s’est joint le clergé de la crypte. Une réception pour tous les paroissiens a suivi.
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