Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

Patriarcat de Moscou

Mise au point de l’Administration Diocésaine (4 mars 2005)

Le texte publié par l’OLTR en préambule à l’invitation à la table ronde du 6 mars est émaillé de contre vérités que l’Administration diocésaine, pour la clarté des positions de chacun, se doit de porter à la connaissance de tous.

M. Séraphin Rehbinder écrit que « le projet de statuts », dont il sera question à la table ronde, « [a été] remis par Son Eminence le Métropolite de Smolensk, responsable des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, au journaliste Victor Loupan, lors de l’interview qu’il avait accordé à ce dernier » et qu’il s’agissait du « résultat, non achevé, des discussions » entre le Métropolite Cyrille et le défunt Archevêque Serge. L’Administration diocésaine tient, de son côté, à faire savoir qu’elle n’a pas trouvé dans ses archives trace d’un document équivalent résultant de telles discussions, auxquelles fait référence M. Séraphin Rehbinder.

D’autre part, s’agissant de la Commission « Avenir de l’Archevêché », s’il est exact que ses travaux ont donné lieu à l’élaboration de « principes fondamentaux que l’Archevêché souhaitait voir respectés pour son avenir » – des principes généraux auxquels tous les membres de la commissions pouvaient souscrire -, il est erroné d’affirmer que « ce document, discuté en Conseil, où siégeaient les deux évêques auxiliaires de l’époque, allait servir de base à la politique et à l’action de communication que menait l’Archevêque Serge tant à Constantinople qu’à Moscou ».

De fait, comme en attestent les comptes rendus du Conseil :

1) La commission « Avenir de l’Archevêché » a abouti à un texte de synthèse assez général sur les différentes voies qui pouvaient s’ouvrir devant l’Archevêché, mais pas à une recommandation finale unique, puisque – à part les « principes fondamentaux » qui ne rencontraient l’objection de personne – deux points de vue résolument différents quant au statut canonique de l’Archevêché se sont exprimés sans parvenir à un accord.

2) Ce document n’a servi à aucune politique de l’Archevêché du vivant de Mgr Serge, puisqu’il a été envoyé aux membres du Conseil en décembre 2002 et présenté par l’Archiprêtre Wladimir Yagello lors de la réunion du Conseil du 8 janvier 2003 (à laquelle au demeurant n’assistait que l’un des deux évêques auxiliaires), réunion au cours de laquelle certains membres ont fait part de leurs premières remarques à son sujet, mais sans que l’on entre dans une discussion de fond (celle-ci étant reportée à une autre réunion). Il ressort du compte rendu de ce Conseil qu’aucune conclusion, à plus forte raison aucune décision à son sujet n’ont été prises alors. Mgr Serge est décédé le 22 janvier 2003.

Par ailleurs, il est pour le moins tendancieux de présenter ce « projet de statuts » comme « résultat, non achevé, des discussions » entre le Métropolite Cyrille et le défunt Archevêque Serge, en laissant ainsi entendre que ce caractère inachevé proviendrait de la seule disparition prématurée de Mgr Serge qui ne lui aurait pas laissé le temps de mettre au point les dernier détails. En réalité, il existait depuis longtemps au sein de l’Archevêché deux positions opposées sur la nature même des relations avec le patriarcat de Moscou. Conscient de cette réalité et soucieux de l’unité du troupeau qui lui avait été confié, Mgr Serge avait gardé la question ouverte comme en témoignent tous les procès verbaux du Conseil de l’Archevêché sans exception. On peut donc dire que la position officielle de l’Archevêché est restée inchangée tout au long de l’épiscopat de Mgr Serge, marqué, rappelons le, par la restauration de relations normales avec le Patriarcat de Moscou en 1995, mais aussi par la promulgation de nouveaux statuts et par la restauration de l’Exarchat au sein du patriarcat de Constantinople en 1999.

Dans ces conditions, il apparaît tout à fait injustifié de considérer le texte présenté par Mgr Cyrille comme l’héritage de Mgr Serge au moment de son décès et de l’opposer à la position actuelle de Mgr Gabriel. L’existence au sein de notre Archevêché de positions diverses sur la façon de concevoir l’avenir de l’Eglise en Europe Occidentale, et donc un rapprochement avec les structures du patriarcat de Moscou, est loin d’être récente. Elle n’est en tout cas pas apparue avec l’élection de Mgr Gabriel. Nier cette réalité ne contribue ni à l’apaisement des esprits au sein de notre diocèse, ni à l’établissement de relations de confiance avec le patriarcat de Moscou, ni enfin à la restauration de la bonne entente entre les patriarcats de Moscou et de Constantinople pour le bien-être de l’Orthodoxie tout entière.