P. Vladimir Zelinsky : la bioéthique à la lumière de la pensée du Christ
« Il me semble que l’orthodoxie ait parfois trébuché au seuil de la parole « éthique ». Nous sommes habitués à parler de la haute spiritualité orthodoxe, nous avons une théologie morale qui compte des siècles. Mais « l’éthique » se présente comme une discipline assez laïque, trop humaine, n’embrassant pas cet abysse du cœur où se joue le drame de l’homme à la recherche de son salut. « Il va de soi, – dit le Père Serge Boulgakov dans son livre L’Orthodoxie – que l’orthodoxie ne connaît pas une éthique autonome laquelle apparait, par excellence, comme le don particulier du protestantisme ». Or, au XX-ème siècle, au milieu des grands bouleversements sociaux d’envergure presque cosmique, où elle a été entraînée, l’Église Orthodoxe a dû affronter des défis que la pratique ascétique et spirituelle développée dans sa Tradition millénaire n’avait pas prévu. Comment se comporter face à les persécutions inattendues, inhabituelles et souvent camouflées ? Où sont les limites du compromis possible, quel choix est plus « éthique » dans le sens chrétien : émigrer pour sauvegarder la pureté de l’Orthodoxie ou rester sur place et s’adapter aux règles nouvelles, obéissant au mensonge ? Aucun manuel de théologie morale ne donne une réponse tout prête. Aujourd’hui nous avons une communauté d’Églises sœurs et, sans doute, orthodoxes qui ont la même théologie morale, la même spiritualité et les mêmes canons, mais qui se basent sur des choix éthiques différents, sinon opposés. Ainsi, demeurée un peu en marge du chemin magistral de la foi orthodoxe, l’éthique a-t-elle fait irruption au milieu de tant d’écueils imprévus que l’histoire lui a préparés.
Et pourtant, l’apparition de la bioéthique nous a surpris un peu mieux avertis. Dans ce domaine, au moins, on ne s’attend pas à des divisions aussi douloureuses que dans le cas des turbulences politiques. Face aux problèmes imposés par le choix entre la vie comme don offert et la mort imposées aux plus faibles comme refus, la pensée orthodoxe sort de son espace clôturé dogmatique, canonique et liturgique, pour se situer dans le monde qui nous entoure et qui nous affronte. Car les décisions dans ce domaine sont beaucoup plus nuancées et moins habituelles, elles revendiquent des connaissances spéciales et des efforts intellectuels. Certes, dans l’Écriture, aussi bien que dans la Tradition, nous avons un fondement théologique solide pour donner des réponses aux principaux problèmes que la bioéthique exige. Mais avant de donner les réponses il faut comprendre les problèmes eux-mêmes de l’intérieur, spirituellement. Il faut entrer dans leur projet initial, sur lequel on n’a peut-être pas réfléchi suffisamment.
Le vrai problème est que les articulations de la bioéthique moderne peuvent être loin de ses intentions cachées. Par quel critère pouvons-nous les comprendre, les juger ? Nous avons la pensée du Christ – affirme Saint Paul. Que-ce que cela vous dire νοῦν Χριστοῦ – 1 Cоr 2:16? Dans Les centuries gnostiques, son ouvrage majeur, selon von Balthasar, et résumant toute la pensée patristique, selon Vladimir Lossky, Saint Maxime le Confesseur affirme que notre esprit ne touche pas le Verbe nu mais le Verbe de Dieu incarné dans les locutions ou les images dans leur infinité bariolée… « Posséder la pensée du Christ autant que je la comprenne – continue saint Maxime – signifie réfléchir selon le Seigneur, réfléchir dans le Seigneur ». Quelle est la pensée du Christ sur la vie humaine? Comment la traduire dans le comportement des hommes? Et plus précisément, lorsqu’il il s’agit du début de la vie humaine et de sa fin?
Pour préparer cette communication, j’ai lu les discussions sur ce sujet, sur la différence entre l’embryon et le pre-émbryon, sur la gradualité de la fécondation, sur le moment précis quand l’âme humaine « tombe » dans l’accumulation des cellules fécondées etc. La science est allée très loin dans l’étude détaillée du commencement de la vie biologique, mais à la lumière de la pensée du Christ interprétée dans l’esprit du saint Maxime, j’ose suggérer que la vie même commence à partir dans la « pensée du Seigneur ». La pensée du Christ, pleine d’amour, précède la vie de l’être humain à peine conçu, mieux encore, la pensée du Christ est la vie même. En Lui était la vie, dit saint Jean en parlant du Verbe. Ce n’est pas une belle métaphore, cette expression est plus que concrète : en Lui, dans le Verbe, dans la pensée agissante du Verbe est recelé le début de chaque vie humaine. Je crois que cette vie a été pensée et voulue avant d’être conçue, que chaque vie est projetée par l’amour de Dieu avant son apparition dans le désir de l’homme et dans les entrailles de la mère. Dans l’Ancien Testament, comme un jour m’a indiqué le regretté Sergei Averintsev, Dieu aime par les entrailles et son amour viscéral, même utérin est l’origine de la vie.
Il est facile de traduire ce langage « mystique » dans un discours plus moderne et compréhensible : nos cellules avec leurs gènes ont leurs programmes innés et quand le spermatozoïde entre dans l’ovule, les deux cellules créent le troisième programme imprévisible qui se développe d’une manière autonome. Ce troisième programme contient la personnalité future qui pour Dieu est déjà personnalité toute prête, mais pas prédestinée. C’est Lui qui forme ce programme-personnalité. Il la donne dès le début. Je crois que pour cette raison Saint Basile le Grand a dit : « chez nous il n’y pas de différence entre le fœtus déjà formé et le fœtus qui n’a pas encore été formé » et l’Eglise Orthodoxe après le progrès énorme fait dans le domaine de l’origine biologique de la vie, insiste sur son intégralité depuis le début jusqu’à la fin. Chaque être à peine conçu est une créature de Dieu qui dès l’origine – je le souligne bien – porte dans son être physique et spirituel une sorte de « dialogue » de sa vie avec sa Source divine. Le Psaume 138/9, souvent cité dans le contexte de la défense de la vie, contient, à mon avis, quelque chose de plus que l’éloge et la poésie de la création. Tout d’abord il s’agit de la mémoire innée de notre lien primordial avec Celui qui a voulu notre venir au monde. Il se révèle dans le poème de la mémoire réveillée et révélée. David, le poète génial, confesse que l’amour et la « réflexion » de Dieu précède chaque existence. Que cette existence incarne Sa pensée même. Que la pensée du Christ, disons-nous, est implantée dans notre être, et nous sommes appelés à la découvrir, à la vivre. Yahvé, tu me scrutes et tu sais ; tu sais quand je m’assois et quand je me lève, de très loin tu pénètres mes pensée, que je marche ou que je sois couché, tu le vois, et tous mes chemins te sont familiers. De son existence d’adulte le poète remonte vers sa propre origine où il se surprend sous le regard de Dieu ou dans Son action dans le processus de sa venue au monde, de sa naissance, du « projet » de Dieu : c’est Toi qui as créé mes reins, qui m’a tissé dans le sein de ma mère… . Nous voyons comment la pensée du Christ, de saint Paul et de saint Maxime médite et dialogue avec ce « Toi » de Dieu, ce « Toi » que nous est donné dès la conception. Il le « souvient », il le manifeste, il le fait vivre. Il le remercie. Je Te rends grâce pour tant de mystères : prodige que je suis, prodige que Tes œuvres.
Mais s’agit-il vraiment d’éthique ? Oui, mais non comme une discipline parmi d’autres, mais comme un point de départ de n’importe quel discours orthodoxe sur l’origine de la vie, naturellement sacrée depuis le début jusqu’à la fin. Cette sacralité n’est pas un slogan, ni une déclaration solennelle, elle s’enracine dans trois éléments de la foi: la mémoire, la gratitude, la réponse. C’est la mémoire qui découvre notre identité auprès la source même de la vie. C’est la gratitude qui fait réveiller en nous la conscience du prodige que je suis, d’être conçu, projeté et laissé en liberté par la pensée du Christ. C’est la réponse à l’amour de Dieu dissimulé dans notre création, dans le fait même de vivre, qui « accouche » en nous la foi. Cette foi vécue comme la communion à Celui qui nous a créés engendre aussi l’éthique de la réception de Ses créatures. Que cela soit clair : depuis longtemps déjà, l’éthique, orthodoxe ou non, ne peut plus promulguer des « décrets » sur le bon comportement des fidèles qui sont de moins en moins fidèles à nos préceptes. Notre tâche est plutôt d’éveiller les consciences, de les porter aux sources de notre existence issue de les mains de Dieu.
Condamner l’avortement est une chose simple et évidente ; le vrai problème éthique pour l’Orthodoxie est quand, comment et sous quelles conditions accueillir le Seigneur dans la vie naissante. Quand une fille seule, une femme abandonnée sans moyens, une famille très pauvre avec des enfants déjà nés, même une femme violée ou avec le fœtus handicapé affrontent l’inévitable décision d’avorter ou non, c’est alors qu’il faudra voir, quelles paroles trouvera notre foi face à de telles situations ? Les arguments de la loi inébranlable et sévère, avec ses interdictions et punitions risquent de rester en l’air. Dans ce cas, notre loi doit se convertir en éthique de la réflexion attentive à la Parole de Dieu, de la mémoire réveillée, de la confiance… Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, C’est Moi qu’il accueille… – dit Jésus (Mc. 9 ; 37). Celui qui accueille Jésus en accueillant l’enfant quel qu’il soit, s’approche de Sa sainteté, de Son sacrifice volontaire. Celui qui n’est pas capable d’accueillir l’enfant indésirable, dans des circonstances extrêmes, est digne plutôt de compassion, et non de mesures canoniques. La vraie éthique orthodoxe à l’égard de la vie conçue, de la vie naissante doit être , à mon avis, l’éthique de l’accueil spirituel avec toutes les privations possibles et les souffrances inévitables qui découlent de cette décision.
La même loi peut être appliquée aussi à la mort inévitable dans le cas de la maladie terminale. On connaît : l’Orthodoxie est contre l’euthanasie, mais ne soutient pas le soi-disant « acharnement thérapeutique ». C’est juste, mais ce n’est pas suffisant. La bénédiction à la vie qui vient au monde va de pair avec la bénédiction à la vie qui le quitte. La foi vivante nous invite non seulement à accepter mais aussi à bénir notre départ. Bénir comment ? D’abord il faut comprendre que la fin de la vie est un évènement spirituel qu’il faut vivre dans sa dimension chrétienne comme une action, souvent la plus importante de notre existence. La vie s’évanouit, les murs de pierre que nous avons construits au cours de notre chemin terrestre jusqu’à la vieillesse commencent à s’écrouler. Au moment des épreuves, le Seigneur peut finalement entrer dans le monde de notre « moi », dans son sanctuaire que nous ne connaissons pas nous-même. Dans la « Sophiologie de la mort » le Père Sergei Boulgakov décrit son expérience bouleversante de la mort vécue qui n’était pas définitive. Je la cite dans ma traduction abrégée :
« Où était ma pensée qui ne s’éteindrait jamais ? Où était la problématique qui me creusait toujours ?… Tout cela s’est comme éteint, a cessé d’exister. J’étais vide, ma pensée était impuissante. Mon existence s’est appauvrie, s’est simplifiée au pur être corporel qui n’est devenu que la possibilité de la souffrance. Est-ce que j’ai ressenti la proximité de Dieu ? Oui, elle était ressentie, car rien ne m’éloignait de Dieu, sauf la souffrance corporelle… La proximité de Dieu était tremblante. Cette familiarité était terrible et sainte, comme chez Job… Mais elle n’était pas joyeuse… car elle était remplie par l’unique sensation : pourquoi m’as-Tu abandonné ? Mais à côté de cela, ce que je ne savais pas avant, ce qui est devenu pour moi un vrai évènement spirituel qui restera pour moi une révélation pour toujours – c’est non pas la mort, mais l’état de mourant avec Dieu et en Dieu… J’étais en train de mourir et le Christ mourait avec moi et en moi… »
Ce témoignage de la mort chrétienne à laquelle le Père Boulgakov avait réussi à survivre cette fois-là parle mieux que n’importe quelle théologie de la kénose humaine quand la vie s’en va. L’homme se vide, tombe dans la misère physique, la misère de l’âme qui l’ouvre à la présence et à l’amour du Christ. La mort est le moment de l’ouverture bouleversante de tout notre être, quand notre souffrance même « invite » le Christ qui vient pour la remplir. Il est évident que la souffrance ne doit pas être imposée quand il y a des moyens pour la soulager, mais quand l’un de nous devient son prisonnier, l’unique chemin pour se libérer de la souffrance est de s’ouvrir au supplice de la Croix. De la partager, de laisser le Christ remplir notre corps et notre âme. Pour cette raison, toute la vie doit être la préparation à la mort, c’est-à-dire, l’éducation de notre âme à cette rencontre qui se prolonge dans l’éternité. Car la mort, comme la naissance, et même la conception, sont deux moments privilégiés, deux rencontres avec la Source de la Vie qui nous est donnée.
Or, le vrai problème de la bioéthique chrétienne, surtout orthodoxe, ce n’est pas l’avortement et l’euthanasie dont la solution dans l’esprit de la confiance à la vie et à la Providence est suffisamment claire, mais l’esprit de la technique qui prend le pouvoir sur le corps et l’âme humains. C’est un défi dur qui peut changer le destin de l’humanité et qui ne connaît pas encore de réponses éthiques inéquivoques à tous ces changements biologiques qui se dessinent. Au niveau biologique il s’agit de l’ingénierie génétique avec ses projets variés, mais, sur le plan philosophique, le problème est beaucoup plus grave et plus profond : ce n’est pas seulement le défi de la science humaine à l’homme tel qu’il est, créé, déchu, qui a besoin de la rédemption et du salut, mais la tentative de le corriger et en fin de compte de le substituer par un être plus parfait, plus sain, plus efficace, plus doué, plus disponible à être guidé et manipulé.
Certainement, il ne s’agit pas de contester le progrès technique. Les connaissances et les découvertes, surtout dans le domaine de la médecine, accumulées au cours des 50 dernières années ont porté des bénéfices innombrables ; tant d’épidémies ont été vaincues ; tant de morts ont été retardées pour de longues années. La tendance générale est incontestable : chaque pas en avant de la science augmente le pouvoir de l’homme sur son corps. On sait et on répète souvent que le progrès scientifique a une double dimension, une double direction: vers le bien et vers le mal. Mais le mal n’ouvre presque jamais son visage. Il se présente toujours sous le masque du bien : et même sous le masque chrétien. Dans ce cas, notre bioéthique pourrait nous offrir des critères pour le « discernement des esprits », comme on appelle dans la littérature ascétique la vision illuminée de la Parole de Dieu, de la « pensée du Christ » laquelle, selon la Lettre aux Hébreux, est énergique et plus affilée qu’un aucun glaive à double tranchant (4, 12). Notre esprit, rationnel, ingénieux, même bien intentionné, peut vouloir une chose, mais le malin qui se cache souvent sous les meilleurs projets peut arranger les choses à sa manière. La fission du noyau de l’atome et le grand rêve du Règne de Dieu sur la terre basé sur la prophétie marxiste sont les exemples les plus éclatants de la distance entre les idées humaines et leurs conséquences.
L’intention que nous cultivions est de rendre notre existence sur la terre plus humaine et plus agréable. L’adjective « humaine » a, sans doute, une valence ambiguë. Le citoyen du monde de demain aura des possibilités aujourd’hui impensables de changer son habitat naturel. Mais avant tout, il pourra se changer soi-même. Il aura plus de pouvoir de s’imposer au monde qui l’entoure, à son corps, à son esprit. Le fameux « cogito ergo sum »cartésien se transforme sous nos yeux en « je pense donc je fais le monde selon mon projet ». Avec les moyens techniques, informatiques, intellectuels, commerciaux, idéologiques, avec une pensée qui ne sera limitée par aucune responsabilité face à Dieu, mais avec le pouvoir énorme de réaliser ses projets, l’homme va obtenir les possibilités qu’il ne sera pas capable de tenir sous son propre contrôle. Les capacités professionnelles de l’humanité l’emportent sur ses facultés morales et mentales. Mais quel est le pivot spirituel de ce défi inévitable? Il s’agit de la vieille volonté de pouvoir nietzschéenne, mais sous une forme plus profonde que je définirai comme désir d’autoprotection. Il s’agit de l’imposition de son “moi” sur la création dans le sens le plus large. Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal, dit un jour le serpent rusé. Le savoir sur celui qui a été créé veut se traduire en pouvoir. Ce pouvoir qui s’accroît chaque jour est toujours tenté, dans son subconscient même, par le désir de compétition avec le Créateur. Cette compétition porte en soi un grand danger : je me souviens d’une phase de Martin Heidegger dans l’une de ses dernières interviews : « Un jour l’homme peut devenir esclave de ses propres fabrications ».
C’est ici que nous, les chrétiens orthodoxes, devons trouver les nouveaux champs de bataille éthiques et, en premier lieu, bioéthiques. Il faut avouer que sur tous les champs de bataille nous sommes vaincus d’avance. On ne peut plus combattre avec les vieilles interdictions comme on ne peut pas construire une digue contre la mondialisation de l’information, des connaissances techniques, des mille inventions humaines qui vont changer notre destin par les citations vénérables et antiques seulement. La conquête de la Révolution Française, l’orgueil de la civilisation occidentale, « les droits de l’homme », compris dans le sens du serpent rusé, ont tendance à devenir les rivaux de l’homme, ses concurrents, ses adversaires. Je me souviens du vieux livre de Gabriel Marcel « Les hommes contre l’humain », car ce qui est vraiment humain ne peut être séparé de la greffe du divin, de cette lumière qui illumine chaque homme qui vient au monde. Que deviendront les droits de l’homme ? Personne, du moins dans la société occidentale, ne se proclame l’ennemi de la liberté de conscience et de parole, de l’égalité des races, de la division des pouvoirs etc. Or, le droit à la liberté s’est consolidé comme le droit à la suppression à la vie conçue, puis comme l’adoption d’enfants par les couples homosexuels, comme le droit au changement de sexe et nous en sommes seulement au commencement. Le concept de droit devient agressif, voire dictatorial, car l’homme dépositaire des droits sur la création, s’en empare et est réduit, en fait, à son ego autonome, coupé de la transcendance, du mystère. Mais l’homme sans mystère, sans cette lumière, même innommable dans son for intérieur cesse d’être l’homme. Il devient esclave de ses songes et de ses désirs mis en formules rationnelles, en constructions à réaliser. Ainsi, un jour, pourra-t-il se trouver en cage de ses propres desseins, victime du totalitarisme biologique inventé et construit par lui-même.
Devant cette menace, s’éclaircit la prospective de la bioéthique dont nous parlons. Elle ne sera plus la bioéthique des règles, ma la bioéthiques de la joie en face des nouveaux prodiges de la création, de la participation de Dieu dans notre être même. Si l’homme actuel est de plus en plus capable de modifier son environnement, il faut donc redécouvrir sa beauté et sa sagesse, cette pensée de l’amour qui est investie dans tous moment de notre existence. Ce logos qui se trouve dans chaque être créé et qui doit se révéler aussi dans notre programme ou plutôt dans notre « confession » bioéthique devenue désormais une partie inaliénable de la foi fidèle à la pensée du Christ.