Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

Patriarcat de Moscou

Précisions sur l’indépendance de l’Archevêché survenue le 30 décembre 1965

 align=Les 14 et 15 juin 2014, Son Eminence l’Archevêque Job de Telmessos a célébré les offices du dimanche de tous les saints en la cathédrale Saint-Alexandre Nevsky avec le clergé de la cathédrale et quelques clercs de passage à Paris. Des photos de la célébrations peuvent être visionnées ici.

Le dimanche après-midi, il a présidé l’assemblée générale annuelle de l’association cultuelle de la cathédrale, où il a donné le rapport moral suivant pour l’année précédente:

Révérends Pères, chers frères et sœurs en Christ,

 align=C’est un grand honneur pour moi de m’adresser à vous en tant que votre nouvel archevêque et recteur de votre paroisse, et de vous présenter le rapport moral pour l’année 2013-2014. Qui dit grand honneur sous-entend aussi grande responsabilité, puisque les deux sont indissociables. En tant qu’archipasteur de notre archevêché, mon premier souci pastoral est d’assurer le bon ordre, le rayonnement et le développement de notre cathédrale qui est véritablement le cœur de notre archevêché.

Toute paroisse a comme centre l’église. La paroisse est le rassemblement autour du Christ dans l’église. L’église est la maison de Dieu, mais elle est aussi la maison de l’homme puisque l’Église est une grande famille. Le corps ecclésial rassemble en effet tous les fidèles, indépendamment de leur origine, de leur sexe, de leurs opinions, de leur position dans la société, de leur parcours personnel, et les unit au Christ. Le Christ est présent et agissant à travers les célébrants. La mission de l’Église est la rencontre personnelle avec le Christ à travers la célébration des saints mystères. Cette foi vécue est une vérité manifestée à travers la liturgie. Sans autel, il n’y a pas d’Église.

Saint Nicolas Cabasilas s’accorde avec Saint Syméon de Thessalonique pour dire que trois choses sont essentielles dans l’église : l’autel, le myron et l’épiscopat. En effet, sans autel, il n’y aurait pas d’évêque, ni de prêtre, ni de diacre, car les ordinations ne seraient pas possible. Mais de même, sans myron, il n’y aurait pas d’autel, puisque celui-ci est oint du myron pour être sanctifié. De plus, sans évêque, il n’y aurait ni d’autel, ni de myron, car il n’y aurait personne pour les sanctifier. Ainsi, ces trois éléments forme une trinité indispensable à la vie de l’Église. Saint Jean Chrysostome affirme pour sa part dans son Dialogue sur le sacerdoce que le sacerdoce est indispensable à la vie de l’Église : « Si, écrit-il, nul ne peut entrer dans le royaume des cieux s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit (Jn 3,5) et si, celui qui ne mange pas la chair du Seigneur et ne boit pas son sang, est rejeté de la vie éternelle (Jn 6,53-54), mais si toutes ces choses ne s’accomplissent par nul autre intermédiaire que par ces mains saintes, je veux dire celles du prêtre, comment sans leur aide pourra-t-on échapper au feu de l’enfer et obtenir les couronnes préparées ? » La vie sacramentelle, assurée par le clergé, est en effet le fondement de la vie chrétienne.

Pour cette raison, ma responsabilité première et mon intention profonde est que notre cathédrale soit une paroisse priante, fervente, reflétant une vie en Christ authentique et donc enracinée dans la communion eucharistique – source et sommet de la vie ecclésiale. Pour cela, elle doit cultiver une atmosphère accueillante, refléter un esprit ouvert, et être animée d’un zèle missionnaire. Puisque le Christ invite tout homme à venir à lui, chaque personne a donc sa place dans l’Église, et c’est notre devoir que d’aider les gens à trouver leur place dans le corps ecclésial. C’est là notre mission commune.

Durant l’année dernière (2013), nous avons célébré à la cathédrale 238 baptêmes (119 de sexe masculin, 119 de sexe féminin), 72 mariages, 30 funérailles (14 femmes, 16 hommes). Il convient de remercier pour cela en premier lieu mes plus proches collaborateurs – les prêtres et les diacres qui assurent avec fidélité et dévouement leur tâche pastorale au sein de notre cathédrale. Premièrement, je pense à l’Archiprêtre Alexis Struve qui a fait fonction de recteur jusqu’à mon intronisation et qui a su maintenir la cohésion de notre paroisse. Ensuite, je remercie le Protopresbytre Anatole Rakovich qui malgré la fatigue de l’âge et les problèmes de santé qui s’en suivent poursuit avec zèle et générosité son ministère pastoral. Que soit de même remerciés l’Archiprêtre Eugène Czapiuk et l’Archiprêtre André Svynarov qui, chacun à sa manière et selon les talents reçus, accomplissent le travail pastoral au sein de notre paroisse. Je tiens aussi à exprimer ma reconnaissance à l’Archiprêtre Basile Sevciuk qui assure la pastorale de la communauté moldave si nombreuse au sein de notre paroisse. Je ne peux aucunement oublier nos diacres – l’Archidiacre Vsevolod, les Diacres Ivan Drobot et Oleg Shabash qui assidûment assurent nos célébrations liturgiques et les embellissent.

La beauté de nos offices liturgiques fait la renommée de notre cathédrale non seulement ici à Paris, mais dans le monde entier, et je m’en réjouis. Il convient de remercier pour cela la chorale sous la conduite du Protodiacre Alexandre Kedroff qui en assure la direction avec un sens aiguisé de la liturgie et une approche spirituelle. Dans cette tâche, il est assisté de Mme Zoia Svynarov que nous remercions également, ainsi que tous les membres de la chorale qui contribuent à la vie liturgique de notre paroisse avec assiduité. Je les félicite tous pour le renouvellement du répertoire, et plus particulièrement, pour l’apprentissage récent des antiphones graduels (anavatmi), du chant des béatitudes aux matines du Grand Vendredi, et du chant znamenny qui sans cesse enrichissent et embellissent nos célébrations. Je félicite aussi un membre de la chorale, M. Nikita Sorokine que j’ai tonsuré lecteur le dimanche des rameaux, lequel contribue particulièrement à cette œuvre par ses talents de compositeur.

Personnellement, j’éprouve une grande joie et un bonheur de pouvoir célébrer les offices à la cathédrale. Je tiens à cet égard à vous demander pardon de ne pas avoir été présent parmi vous, ici à la cathédrale, aussi souvent que je l’aurais voulu, à cause des nombreuses visites pastorales liées à ma prise de fonction. Comme vous le savez, je ne suis pas seulement le pasteur de la cathédrale, mais le pasteur de l’ensemble de notre archevêché, qui compte 120 paroisses et communautés dispersées à travers l’Europe occidentale, et je me dois de leur rendre visite, surtout dans les mois qui suivent mon intronisation.

Celle-ci, célébrée les 5 et 6 décembre 2013, fut sans aucun doute un événement exceptionnel dans la vie de notre paroisse, et je tiens à exprimer ma reconnaissance à toutes les personnes qui ont contribué à son organisation et à son bon déroulement. D’autres événements marquants n’ont pas manqué à suivre : je pense à la visite de Sa Sainteté, notre patriarche œcuménique Bartholomée le 29 janvier 2014, ainsi qu’à la visite de l’Archevêque Abel de Lublin les 8 et 9 février dernier. Chacune de ces visites est l’occasion pour nous de manifester l’unité de l’Église orthodoxe et de nous rappeler que nous faisons partie d’une famille beaucoup plus large qui est l’Église orthodoxe répandue dans le monde entier.

Je n’oublie pas de remercier la fraternité des hypodiacres, sous la conduite active et dévouée de Jean de Tiesenhausen, qui m’assistent régulièrement non seulement dans mes célébrations à la cathédrale mais aussi durant mes déplacements dans les paroisses. Je salue et encourage particulièrement la présence et la participation à nos célébrations des enfants et des jeunes, qui permettent ainsi un renouvellement et une continuité dans la fraternité des hypodiacres. N’oublions jamais que les jeunes ne sont pas seulement l’avenir de notre Église, mais qu’ils en sont aussi le présent, et pour cela, il convient de leur faire une place.

Je n’oublie aucunement dans mes remerciements le sestrichestvo, sous la houlette de Mme Hélène Markoff, qui s’investissent non seulement dans l’entretien de l’église et l’accueil des fidèles qui la fréquentent, mais cultivent également un esprit convivial et de solidarité par l’organisation du café dominical et de réceptions à diverses occasion (je pense entre autres à celle de mon intronisation, de la visite du patriarche, de la visite de Mgr Abel, celles de Noël et de Pâques).

Je salue l’œuvre de notre école paroissiale, et remercie tout particulièrement sa directrice, Mme Elisabeth Obolensky, ainsi que son corps enseignant. Cette école contribue d’une manière fondamentale à la vie de notre paroisse non seulement par la transmission et l’apprentissage de la langue et de la civilisation russe, mais aussi et surtout par l’enseignement de la catéchèse et la transmission de la foi orthodoxe à nos enfants et à nos jeunes.

Je remercie notre starosta, M. Alexandre Jevakhoff, ainsi que tous les membres de notre conseil paroissial, qui contribuent de diverses manières au bon fonctionnement et au rayonnement de notre cathédrale. Existant depuis plus d’un siècle et demi, la vie de notre cathédrale continue, et c’est vers l’avenir qu’il convient de nous tourner, sans bien évidemment oublier notre histoire si riche. Plus que centenaire, notre cathédrale nécessite constamment des travaux. C’est pourquoi une récolte de fonds pour la restauration des flèches est en cours – nous espérons pouvoir terminer ces travaux d’ici 2016, mais les pavillons adjacents à la cathédrale nécessitent aussi des restaurations fondamentales et la remise aux normes de sécurité. Je remercie d’avance tous les donateurs qui contribueront ainsi à l’entretien de notre Maison commune.

Pour terminer, je voudrais dire quelques mots concernant l’élection de nouveaux membres au conseil paroissial qui aura lieu tout à l’heure. Siéger au conseil paroissial n’est pas une question de pouvoir, car il n’y a nul autre pouvoir dans l’Église que celui de servir dans l’amour et la charité. Le Christ nous enseigne que celui qui désire être le premier doit être le serviteur de tous. C’est donc dans cet esprit que les candidats au conseil paroissial doivent s’engager. Ils doivent être avant tout des chrétiens pratiquants, fréquentant l’église avec assiduité, communiant régulièrement aux saints mystères, témoignant du Christ par leur vie imprégnée de l’esprit évangélique de charité et d’intégrité, et prêts à s’investir par leur disponibilité à la mise en œuvre de la mission de l’Église.

Que Dieu, par les prières de notre saint protecteur, le saint prince Alexandre de la Néva, nous aide en cela, pour le témoignage de l’évangile du Christ dans ce monde.