Une lettre de l’Administration diocésaine à la rédaction de l’hebdomadaire « La Pensée russe »
Monsieur, le directeur de La Pensée Russe
Dans son N° 25 (4704) en date du 27 juin 2008 (p. 4), La Pensée Russe a publié un article intitulé « L’archevêché des églises russes en Europe Occidentale accuse ses paroissiens de calomnie ». Nous vous demandons de publier la mise au point suivante :
« La rédaction de la Pensée Russe a choisi de ne pas publier in extenso le communiqué et la déclaration du Conseil de l’Archevêché en date du 17 juin 2008. À la place, elle a fait paraître un article inspiré d’une dépêche d’agence qui déforme gravement la teneur de ce communiqué et qui contient des appréciations tendancieuses. La publication du communiqué aurait permis aux lecteurs de ne pas être réduits aux jugements de valeurs et conclusions partisanes suggérées par l’article à savoir : 1) l’Archevêché accuserait « ses » paroissiens de calomnie ; 2) L’Archevêché serait « russophobe ». Sur ces deux points, nous apportons les correctifs suivants :
- Une lecture attentive de la déclaration du Conseil de l’Archevêché permet de se persuader que ce dernier n’a mis en cause que « certaines personnes, généralement extérieures à la paroisse », qui véhiculent « attaques personnelles et calomnieuses » contre les responsables de la paroisse de Nice. Il est un fait que ces attaques sont « relayées par des organes de presse et des sites Internet étroitement liés au Patriarcat de Moscou et à la Fédération de Russie » comme l’agence Interfax-religiïa.
- L’Archevêché n’est en aucune façon hostile à la Russie, au peuple russe et à sa culture. Il est lui-même issu de la terrible tragédie qui a frappé le peuple russe au début du 20e siècle et a conduit parmi les meilleurs de ses enfants à trouver refuge en Occident et, par les mystères de la Providence divine, à y semer les germes d’une Orthodoxie locale. Le fait d’affirmer que la cathédrale Saint-Nicolas à Nice n’est pas aujourd’hui la propriété de l’État russe, mais celle de l’association cultuelle locale, ne constitue pas un acte de « russophobie », mais de bon droit. Le fait de préférer maintenir notre statut ecclésial canonique actuel sous l’omophore du patriarche œcuménique plutôt que dans la juridiction du patriarcat de Moscou ne constitue pas plus un acte de « russophobie », mais le choix résolu de Mgr l’Archevêque Gabriel, s’inscrivant dans la lignée de ses prédécesseurs, tous toujours soucieux de préserver la liberté de notre Archevêché à l’égard de toutes les pressions extérieures quelles qu’elle soient.
Pour le reste, nous vous renvoyons à notre communiqué : « le Conseil de l’Archevêché n’entend pas polémiquer ici avec ces détracteurs quels qu’ils soient, mais il tient à dénoncer de manière la plus vigoureuse cette basse campagne d’insinuations et de mensonges visant à déstabiliser la paroisse de Nice et le diocèse dans son ensemble ».
Nous ne pouvons ici qu’ajouter qu’il est regrettable que de tels procédés soient employés. Plusieurs courriers ont été adressés à la Pensée Russe par des membres de la paroisse de Nice pour apporter un autre son de cloche que celui véhiculé par vos informateurs locaux, mais aucune de ces lettres n’a été publiée.
Faisant confiance aux lecteurs de La Pensée Russe, nous les invitons à se forger leur opinion par eux-mêmes en consultant nos publications et nos sites Internet. »
L’administration diocésaine
Texte paru en russe dans « La Pensée Russe » N° 28 (4707) en date du 18-24 juillet 2008