Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

Patriarcat de Moscou

Visite des membres des aumôneries du centre hospitalier régional de Metz à la colline St-Serge à Paris

Le mardi 18 juin 2024, en début d’après-midi, avec la bénédiction de Son Eminence  le métropolite Jean de Doubna, notre archevêque, nous avons reçu, pour une durée de 40 minutes environ, la visite de douze membres des aumôneries (catholique, orthodoxe, protestante et israélite) du centre hospitalier régional de Metz. L’aumônier musulman avait aussi prévu de participer à la visite mais, comme il était malade, il a dû se désister au dernier moment. Le représentant orthodoxe était le père André Jacquemot, recteur de la paroisse orthodoxe de Metz.

Le passage de ce groupe de douze personnes, sur la colline de Saint-Serge, faisait partie d’un programme de visites, à Paris, de différents lieux de culte représentatifs de leurs confessions respectives. Nous avons été très honorés que notre église ait été choisie comme site représentatif de notre Eglise orthodoxe à Paris.

Les membres de ce groupe d’aumôniers ont l’habitude de travailler ensemble, chacun selon son identité religieuse, pour le bon fonctionnement du service des aumôneries auprès des malades, et pour les bonnes relations avec la direction du centre hospitalier régional de Metz.

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Iconostase de l’autel principal, réalisé par Dmitri Stelletsky (photo S. Asseline, région IDF)

C’est toujours enrichissant, pour notre paroisse de Saint-Serge, de recevoir des visiteurs extérieurs, bien au-delà de l’attitude charitable de réserver un bon accueil à toute personne qui souhaite découvrir ce lieu remarquable et sacré. En effet, c’est forcément instructif d’être à l’écoute de la réaction de ces personnes et d’être attentifs à leurs questionnements. Ces personnes, lorsqu’elles ont pénétré à l’intérieur de l’église, ont été aussitôt sensibles à la beauté de ce lieu : les fresques, les icônes, les deux iconostases, le mobilier (bancs, porte-cierges, etc.), la croix et la table de commémoration des défunts, etc. De notre côté, nous fidèles de la paroisse, nous devons être reconnaissants de disposer d’une si belle église.

Ayant passé le narthex et étant dans la nef, nous avons rappelé qu’à l’origine, cette église était un temple protestant luthérien construit dans les années 1850 par le pasteur Friedrich von Bodelschwingh, qui a été transformée en une église orthodoxe de tradition russe, à partir de 1924, année où l’archevêché a fait l’acquisition de ce bien, à la suite d’une vente aux enchères publiques (le 18 juillet 1924, jour de la fête de saint Serge). En 1914, était installé sur la tribune, au-dessus de l’entrée, un orgue pour les célébrations religieuses dans ce temple protestant. C’était l’occasion d’expliquer que, dans l’Eglise orthodoxe, seule la voix humaine est autorisée dans les offices et aucun instrument musical n’est admis.

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Tribune ou mezzanine, au-dessus de l’entrée de l’église (photo S. Asseline, région IDF)

 

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Temple protestant doté d’un orgue- vers 1914

Une personne a constaté qu’il n’y avait pas beaucoup de chaises pour permettre aux paroissiens de s’asseoir. C’était aussi l’occasion de rappeler que, dans l’Eglise orthodoxe, les fidèles participent aux offices, en position debout : à la fois dans un état d’esprit de vigilance et parce qu’ils sont sans cesse en marche vers le Royaume de Dieu.

Le groupe a découvert le toit-terrasse du clocher où sont installées plusieurs cloches de différentes dimensions. Nous avons rappelé qu’avant les offices (vigiles le samedi soir et les veilles des fêtes, en semaine ; divine liturgie le dimanche et les jours de fêtes, en semaine), il est procédé à une sonnerie des cloches. De même qu’à d’autres occasions : lors des matines du vendredi saint (jeudi soir), la nuit de Pâques, etc. Cette sonnerie des cloches, qui obéit à des règles musicales précises, est très sonore mais le voisinage immédiat ne s’en est jamais plaint.

Nous avons ouvert les portes royales du sanctuaire principal afin de permettre aux personnes du groupe de découvrir l’autel derrière lequel se tient le chandelier à sept branches, hérité de la tradition juive. C’était l’occasion de rappeler que, dans l’Eglise orthodoxe, une place très importante est réservée, en particulier, à la lecture des psaumes et des livres des prophètes de l’Ancien Testament.

Avant de quitter la nef, plusieurs personnes de ce groupe ont exprimé leur sentiment que cette église leur semblait être, avant tout, un lieu habité : ancien temple, église aujourd’hui, présence indicible mais perceptible de tous ceux qui ont fréquenté ce lieu consacré (les clercs, les choristes, les fidèles, etc.).

Nous avons raccompagné le groupe vers la sortie et nous avons effectué une pause devant la façade de la maison rouge, ornée par l’icône de saint Serge peinte sur le mur, en partie supérieure. C’était l’occasion de rappeler que le jardin, aménagé autour des bâtiments, est ouvert au public parisien et qu’il est entretenu régulièrement par une équipe de jardiniers très attentifs à sa préservation naturelle. Là aussi, ce jardin, avec sa vigne, ses sujets plantés adultes, sa végétation arbustive, ses massifs de fleurs et ses rosiers, leur paraissait habité par une présence.  Nous avons indiqué que de nombreux visiteurs fréquentaient ce jardin, à toute heure du jour et à tout moment de l’année, indépendamment de l’édifice religieux.

A la fin, au moment de se séparer, les membres du groupe d’aumôniers ont confié, unanimement, qu’ils avaient beaucoup apprécié cette visite ainsi que l’accueil qui leur avait été réservé. En retour, nous leur avons dit qu’ils étaient les bienvenus sur cette sainte colline, s’ils avaient l’intention d’y revenir ultérieurement. Une image contenant habits, personne, femme, sourire Description générée automatiquement

Photo du groupe des aumôniers, à la fin de la visite

Higoumène Alexis (Pecheff), recteur de la paroisse St-Serge